Friedrich Nietzsche, le philosophe antéchrist

Une petite analyse de la philosophie du penseur allemand du XIXème siècle Friedrich Nietzsche, considéré comme une référence pour les libre penseurs, grâce en particulier à son oeuvre maîtresse "Ainsi parlait Zarathoustra".

L'image satanique antichrétienne défendue par Nietzsche que l'on retrouve comme un leitmotiv dans toutes ses œuvres, c'est la perversion du mot "amour", c'est la guerre de tous contre tous sur Terre, l'élimination du faible au nom de la toute puissance de l'homme, le Surhumain :

La justice me dit à moi, que les hommes ne sont pas égaux. Et ils ne faut pas qu'ils le deviennent ! Que serait mon amour du Surhumain, si je tenais un autre langage ? C'est par des milliers de ponts et passerelles que les hommes monteront à la conquête de l'avenir; il faut qu'il y ait entre eux de plus en plus de guerre et d'inégalité; voilà ce que m'inspire mon grand amour."
"Ainsi parlait Zarathoustra" - "Des tarentules"

On va s'intéresser ici à son attaque la plus virulente contre le christianisme, exposée dans un traité complet tout aussi emblématique et controversé, l'Antéchrist" (1888).

Nietzsche nie le péché originel, et comme tant d'autres idéologues avant lui, le peuple seul aurait donc la volonté et la possibilité de construire une nouvelle société organisée, libre et progressiste, sans Dieu; l'homme, en tant qu'être perfectible, s'élèverait alors pour devenir un "Surhomme", notion que Nietzsche développe abondamment dans ses essais.

Il n'y a pas de Surhomme, car tout homme est pécheur.

L'Église catholique limite le pouvoir des tyrans, des oppresseurs, des dictateurs car elle rappelle que le roi, le prince, l'ouvrier, le serviteur, le paysan, l'artisan, le prêtre passaient tous devant la même porte quand ils se rendaient dans une cathédrale ou une Église pour communier ou assister à un événement religieux important.
Ils devaient tous s'humilier devant le Seigneur, car Dieu est là pour leur rappeler qu'ils ne resteront pas éternellement sur Terre, et que puissants, riches, pauvres ou infirmes vieilliront et mourront un jour et seront alors jugés de manière équitable selon leurs actes. Ils se doivent de se préserver du Mal, et aider les autres :

"Si donc je vous ai lavé les pieds, moi, le Seigneur et le Maître, vous devez aussi vous laver les pieds les uns aux autres, car je vous ai donné un exemple afin que vous fassiez comme je vous ai fait."
Jean 13:14-15 

La notion de Surhomme de Nietzsche n'a rien de nouveau, c'est une resucé de la gnose maçonnique et de la philosophie des Lumières, le défi de l'homme contre Dieu pour prendre sa place en se prétendant tout puissant. Elle nie l'humilité christique et la faiblesse de l'homme.

Le Surhomme nietzschéen n'a pas de limites, puisqu'il est au-dessus des hommes. Il peut donc mépriser son inférieur, qui n'a pas atteint le même stade que lui.

Comme tous les agnostiques, athées, hérétiques qui l'on précédé ou suivi, l'homme aurait la prétention de discerner seul ce qui est Bien ou Mal, de maîtriser le sens qu'il doit donner à la vie et à la société dans laquelle il vit.

Cette prétention, cette folie aveugle qui se dit tolérance, liberté, ou encore indépendance, est un leurre.

Seule l'intégralité du Don gratuit, le Sacrifice, dont la forme la plus saisissante est l'humilité de la Passion du Christ sur la Croix permet en s'abaissant devant son prochain de voir la présence du Divin.

Nietzsche, c'est l'esprit même de Satan, un Antichrist qui détruit les faibles, et rabaisse l'humanité comme volonté de domination par la peur et la puissance militaire.

"Les faibles et les ratés doivent périr : premier principe de notre philanthropie. Et on doit même encore les y aider."
l'Antéchrist 1

"Qu'est-ce qui est plus nuisible qu'un vice quel qu'il soit ? La pitié en actes pour tous les ratés et les faibles - le christianisme."
l'Antéchrist 1

"On appelle le christianisme la religion de la pitié... La pitié barre dans son ensemble la loi de l'évolution, qui est la loi de la sélection. Elle garde ce qui est mûr pour le dépérissement, elle lutte en faveur des déshérités et des condamnés de la vie, elle donne à la vie même un aspect plus sinistre et plus douteux par la masse des ratages en tous genres qu'elle maintient."
l'Antéchrist 7

Le bon Samaritain - Théodule Ribot (1870-75)

"Apprenez à faire le bien,
recherchez la justice,
protégez l'opprimé,
faites droit à l'orphelin, défendez la veuve !"
Ésaïe 1:17

Porter secours et réconfort à celui qui est faible, en danger, lui faire la charité, comme le demande le Christ, c'est un aveu de faiblesse, qui serait contraire à l'instinct de survie, d'après Nietzsche.

Nietzsche dénie tout espoir de rachat au faible, il est condamné.
Message totalement opposé à la Rédemption biblique qui offre l'espérance, même dans les cas perdus et les plus dramatiques.
Comme extraordinaire exemple de rédemption, Jésus Christ a ainsi choisi le pire persécuteur et tortionnaire des Chrétiens en Palestine, Saül, qui deviendra Saint Paul, pour diffuser sa Parole à travers tout le bassin méditerranéen et convertir les païens au christianisme.

Nietzsche n'a rien inventé, son anti-catholicisme primaire est issu de la philosophie des Lumières qui nie la bonté divine et la transcendance de l'homme fait à l'image de Dieu pour le réduire à l'état de bête de l'évolution que l'on doit abattre, sans éprouver de pitié, dès que l'on considère qu'elle est faible et inutile (vieillards, handicapés,...).

Ce fut une des sources d'inspiration directe du totalitarisme nazi.

Nietzsche considérait Voltaire comme « l’un des plus grands libérateurs de l’esprit humain », et appréciait sa « nature méphistophélique ». Il lui dédiera même la première édition de son ouvrage "Humain, trop humain".

Tout comme le Surhumain de Nietzsche, Voltaire prétendait vouloir faire le bien et élever l'esprit des nations, par l'orgueil et la volonté de la toute puissance de l'homme.

Qui dit évolution et hiérarchisation des espèces, dit évidemment espèces supérieures que l'on peut améliorer artificiellement par des expériences génétiques pour créer un monde totalitaire où l'humanité est niée; le Surhomme de Nietzsche qui possède tous droits sur la vie et la nature.

Création d'un nouvel être hybride, croisement entre l'homme et la chèvre :
"c'est que nous en tirerions une race vigoureuse, intelligente, infatigable et véloce dont nous ferions d'excellents domestiques."
Diderot - "Suite de l'entretien entre d'Alembert et Diderot" (1769)

"N'est-il pas aisé d'imaginer un animal à deux pieds sans plumes, qui serait intelligent sans avoir ni l'usage de la parole, ni notre figure, que nous pourrions apprivoiser, qui répondrait à nos signes, et qui nous servirait ?"
Voltaire - "Dictionnaire philosophique" - notice chaîne des êtres crées - Garnier-Flammarion (1764)

"Un orang-outang, en s'alliant même à une négresse, acquiert pour sa postérité des droits plus étendus à l'intelligence."
Delisle de Sales - "De la philosophie de la nature" (1774)

"Nous nous défendons d'autre part d'une vanité qui aimerait là aussi refaire bruyamment son apparition : elle ferait comme si l'homme avait été la grande intention cachée du monde animal. Il n'est nullement le couronnement de la création : chaque être, est à côté de lui, à un degré égal de perfection."
l'Antéchrist 14

"En ce qui concerne l'animal, c'est Descartes qui a été le premier, avec une audace digne d'admiration, à avoir osé l'idée de comprendre l'animal comme machina : toute notre physiologie s'efforce d'apporter la preuve de cette thèse. Logiquement, nous ne mettons plus l'homme à part, comme le faisait encore Descartes : tout ce qu'on peut aujourd'hui comprendre de l'homme est exactement circonscrit par les limites où l'on peut le comprendre comme une machine."
l'Antéchrist 14

Pour Nietzsche, l'homme est réduit à l'état de machine, un animal égoïste incapable de contempler le Divin, sans humilité, qui doit lutter en permanence pour survivre, dans une société sans entraide où règne donc le conflit et la défiance envers l'autre.

"Il (le christianisme) fait mépriser le corps, il rejette l'hygiène comme sensualité, l'Église se défend même contre la propreté (la première mesure chrétienne prise après l'expulsion des Maures a été la fermeture des bains publics, qui, dans la seule ville de Cordoue, étaient au nombre de deux cent soixante dix)."
l'Antéchrist 21

Frontispice d'une traduction du Livre IX de Valère Maxime "Faits et dits mémorables des Romains" (1405-1410)

Dans sa haine du christianisme, Nietzsche affabule sur l'hygiène des chrétiens.
Dans les villes du Moyen-Âge, les bains publics sont une pratique courante. Ces bains sont l’héritage des thermes de l’Antiquité. Chaque quartier peut avoir ses propres «étuves». Il est plus facile et moins onéreux d’aller s’y baigner que de prendre un bain chez soi. Ces bains sont ouverts tous les jours sauf les dimanches et jours de fêtes. Les étuviers s’occupent de chauffer l’eau et, quand elle est prête, des crieurs annoncent l’ouverture des bains. On y prend les bains nu et en commun. A Paris, en 1292, la ville compte 27 étuves inscrites sur le Livre de taille. Les étuviers y sont constitués en corps de métiers ; le prix des étuves est fixé par le prévôt de Paris. 

"L'homme de croyance, le "croyant" de tout acabit est nécessairement un homme dépendant, incapable de se poser lui-même comme fin, qui, de lui-même est absolument incapable de poser des fins. Le croyant ne s'appartient pas lui-même, il ne peut être que moyen, il faut qu'il soit utilisé, il a besoin qu'on l'utilise."
l'Antéchrist 54

Pour Nietzsche, il n'y a pas de vérité divine révélée, pas de soumission à Dieu, ni morale chrétienne à respecter, l'homme doit être seul pilote de son destin avec un pouvoir sans limites.

Du coup, comment apparaît la vérité ? Qu'est-ce que la vérité ? Pour Nietzsche, c'est la vérité de la nature seule.
Nietzsche se réserve alors le droit de définir ce qu'est la vérité de la nature, mais sur quels principes ? Comment définir ce qui est vrai, pour construire une société avec des bases saines ?

Nietzsche est en fait complètement perdu. Il n'est alors pas difficile de montrer les contradictions de sa philosophie antichrétienne.

Nietzsche prend comme exemple de système de société idéal les trois castes indiennes décrites dans le code sanskrit de Manu, pour lequel le philosophe antichrétien voue une vénération idéale sans bornes : 
"L'ordre des castes, la loi suprême, la loi dominante, n'est que la sanction d'un ordre naturel, d'une légalité naturelle de premier ordre, sur laquelle aucune volonté, aucune "idée moderne" n'a puissance...C'est la nature, et non pas Manou, qui sépare les uns des autres ceux chez qui prédomine l'esprit, ceux chez qui prédomine la force des muscles et du tempérament, et les troisièmes chez qui ne domine ni l'un ni l'autre, les médiocres, ces derniers constituants le grand nombre, les premiers l'élite. La caste supérieure, je l'appelle le tout petit nombre, en tant que parfaite, a aussi les privilèges du tout petit nombre : en particulier de représenter le bonheur, la beauté, la bonté sur Terre. Seuls les hommes les plus intellectuels ont le droit à la beauté, au Beau : chez eux seuls la bonté n'est pas faiblesse. "

"L'ordre des castes, la hiérarchie, ne formule rien que la loi suprême de la vie même; la séparation des trois types est nécessaire à la conservation de la société, si l'on veut rendre possible des types plus élevés et suprêmes, l'inégalité des droits est la première condition pour qu'il y ait des droits."

"Pour être d'utilité publique, pour être un rouage, une fonction, il faut y être destiné par la nature: ce n'est pas la société, l'espèce de bonheur dont le plus grand nombre est juste capable, qui fait d'eux des machines intelligentes. Pour le médiocre, être médiocre est un bonheur; la maîtrise en un seul domaine, la spécialisation est pour lui un instinct naturel."
l'Antéchrist 57

Donc, de par votre naissance héréditaire au sein d'une de ces trois castes tel que décrit dans le code de Manu, vous êtes condamné à être soit dans l'élite des intellectuels, soit celle des guerriers, ou celle des médiocres;  telle est la loi de la nature, la vérité immuable proférée par Nietzsche.

Ce n'est donc pas le mérite de sa volonté, de ses capacités, de son intellect, qui positionne chaque être dans la société des castes indiennes, comme cela pourrait être le cas dans une société chrétienne en tant que membre du corps du Christ préconisée par Saint Paul, mais sa naissance qui le prédispose naturellement au droit au bonheur. S'il naît au sein de la caste des médiocres, il aura droit au bonheur d'être simplement médiocre, et même pas droit à la beauté !

Bien entendu, comme tout héritier occidental des Lumières et négateur du christianisme, Nietzsche était un adorateur zélé du coran et de la charia islamique, qui exalte la force et la domination écrasante sur autrui :

"Si l'islam méprise le christianisme, il a mille fois raison : l'islam a pour condition de vrais hommes."
l'Antéchrist 59

De "vrais hommes" qui punissent les faibles et les femmes par la charia islamique, dans le monde idéal de Nietzsche.

"Le christianisme nous a fait perdre l'héritage de la culture antique, il nous a plus tard fait perdre celui de la culture de l'islam....Plus tard, les Croisés ont combattu quelque chose devant quoi il leur aurait mieux convenu de se prosterner dans la poussière, une culture face à laquelle notre dix-neuvième siècle lui même pourrait paraître très indigent, très "en retard"."
l'Antéchrist 60

Carte des jihad islamiques en Europe

Avec Nietzsche aux commandes du continent, toute l'Europe serait convertie aujourd'hui à l'islam sous la charia après les invasions islamiques meurtrières berbères et arabes par l'Espagne, le Portugal, l'Italie, le sud de la France et la Corse, et par les guerriers ottomans qui ont razzié l'Albanie, la Grèce, la Bulgarie, la Hongrie, la Serbie et l'Autriche.

Nietzsche est l'exemple typique de l'homme sans Dieu qui conduit dans une impasse; l'impasse du totalitarisme.